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Palette végétale Planter plus sans parti pris !

La journée « Palette végétale urbaine » proposée par Verdir et Valhor a rassemblé quelque 250 personnes. Preuve que le sujet d’adapter la palette végétale aux enjeux de demain et de mettre en adéquation le disponible en pépinière et les choix retenus lors des conceptions intéresse fortement !

Le 4 février dernier, Verdir et Valhor ont organisé leur désormais traditionnelle journée consacrée à la palette végétale de demain. Objectif : faire coïncider ce qui est dans les pépinières et ce qui est choisi dans les projets de paysage. Avec deux messages, planter plus et plus diversifié… sans s’enfermer dans ce que sous-tend le terme « diversifié » !

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Les rencontres « Palette végétale urbaine » 2025, qui se sont déroulées le 4 février dernier à Paris, sont en train de s’installer comme un rendez-vous annuel majeur dans la filière. Comme l’a rappelé Michel Le Borgne, qui est à l’origine de cette manifestation en tant que président du pôle paysage de Verdir (à l’époque FNPHP) en ouverture : « En 2013, pour la première édition, on était vingt dans la salle ! » Pour la douzième, il a fallu en trouver une capable d’accueillir plus de 250 inscrits !

Changement d’ambiance ! Et ce que l’on peut retenir de l’ensemble des interventions, c’est que si les messages passés sont toujours essentiellement qu’il faut planter plus et plus diversifié, il faut cesser dans le second terme de s’enfermer dans les débats sur l’origine des plantes. Planter diversifié, c’est planter ce qui sera adapté aux conditions locales, que la plante soit considérée comme autochtone ou pas !

La prise de conscience, conséquence du changement climatique

Le succès de cette journée plutôt intense d’exposés reflète une prise de conscience de plus en plus prégnante de la nécessité d’échanger entre paysagistes concepteurs et producteurs : « Aujourd’hui, on rame dans le même bateau », a insisté Michel Le Borgne. Le but étant de faire, demain, coïncider les besoins des concepteurs et les catalogues des pépiniéristes ! On sait à quel point l’exercice est plus compliqué qu’il n’y paraît !

Le fait que de nos jours les conséquences du changement climatique se voient clairement n’est pas étranger à cette prise de conscience de la nécessité de travailler ensemble. Les événements de Valence, en Espagne, les inondations en Bretagne qui arrivent après des sécheresses historiques, sont par exemple largement mis en avant pour justifier le succès d’une réflexion sur la palette végétale de demain. Planter plus en ville est devenu une évidence, planter des essences adaptées au climat futur doit le devenir aussi. Pour cela, il faut tester. « Il y aura de la casse, mais il faut élargir la génétique utilisée. Si certaines plantes ne suivent pas, d’autres prendront la place. Ce n’est pas forcément un problème, puisque maintenant les concepteurs ne plantent plus d’alignements d’une seule espèce ! » a conclu Michel Le Borgne.

Deux millions d’hectares dégradés

Une partie des débats a été consacrée aux constats et à ce qui est en train de se passer. L’occasion de montrer les conséquences du changement climatique sur les sols et les écosystèmes, et sur la faune, et par voie de conséquence sur l’être humain (à découvrir dans Le Lien horticole n° 1144, à paraître début avril).

Autre volet débattu au cours de la matinée : les plantes locales. Faut-il ou non planter local, ne faut-il pas plutôt accompagner les végétaux dans leur migration vers un climat qui leur est plus propice ? Cette migration est rendue nécessaire par la rapidité du changement climatique : les plantes ne pourront aller à la vitesse à laquelle elles devraient se déplacer pour s’adapter aux futures conditions de vie, selon les intervenants. Un d'entre eux a parfaitement résumé la situation concernant le besoin d’aider les plantes à migrer : le climat change d’un kilomètre par an. Le chêne vert, emblématique de la remontée des essences méditerranéennes vers le nord, ne remonte que de 22 à 57 mètres chaque année. Si on n’aide pas cette espèce à progresser plus vite vers le nord, elle ne pourra pas rendre les services dont elle est capable sous des latitudes plus élevées et ne pourra pas résister aux températures du futur dans sa région de prédilection actuelle, le bassin méditerranéen. Ce volet des débats sera à découvrir en détail dans Le Lien horticole n° 1145 à paraître début mai.

Le milieu forestier n’a pas attendu pour adapter sa palette pour faire face à la « tempête silencieuse » qui ravage aujourd’hui des milliers d’hectares en France. Le secteur de l’ornement pourra s’en inspirer.

Enfin, des expériences de terrain montrent qu’il est possible, après réflexion, de chercher des palettes végétales adaptées. Un exemple a été présenté près de Narbonne (11). À découvrir également dans un prochain numéro !
Autant de thèmes qui prouvent combien la journée du 4 février a été riche !

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