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Interprofession Valhor veut se faire entendre des consommateurs et reçoit l’aval du ministre de l’Agriculture

Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture, a conclu l’assemblée générale de Valhor et posé avec les représentants des dix familles composant l’interprofession. ©P.Fayolle

La dernière assemblée générale de l’interprofession a été l’occasion de brosser les actions menées au cours des derniers mois et de présenter une vaste campagne de communication. Marc Fesneau est venu dire qu’il était attentif au sujet de la nature en ville…

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Comme chaque année, Valhor a tenu son assemblée générale à Paris, le 19 octobre dernier. Catherine Muller, présidente de l’interprofession depuis maintenant un an, a d’emblée tenu à rendre hommage à Philippe Moinet, décédé brutalement le 3 octobre (voir ici : En bref : A retenir cette semaine du 07 octobre 2022). Président de l’interprofession de 2008 à 2011, il en est resté trésorier jusqu’à l’année dernière. Une minute de silence a été observée en sa mémoire.

Elle a aussi insisté sur les nuages qui s’accumulent à l’horizon pour la profession, en particulier le coût de l’énergie et la baisse du pouvoir d’achat des Français. « Lorsque j’ai pris la présidence à la suite de Mikaël Mercier, l’an dernier, je pensais qu’il avait fait le plus difficile en tenant le cap pendant le Covid et pendant les crises qui ont marqué cette période. Je me suis trompée ! » La bonne santé de l’interprofession a été soulignée par tous les experts en comptabilité qui se sont succédé à la barre. Le paysagiste Michel Audouy, secrétaire général, a rappelé que l’organisme fonctionnait bien et que l’activité avait repris normalement après le Covid.

Une campagne de communication offensive

Catherine Muller, qui regarde l’avenir complexe avec réserve, a tenu à passer à l’offensive en annonçant une campagne de communication radiophonique massive, pour soutenir la consommation des produits horticoles. Intitulée « Le végétal, c’est la vie », celle-ci a débuté le 24 octobre et doit durer jusqu’à Noël dans un premier temps. Elle pourra être relancée au printemps prochain si le besoin s’en fait sentir. Le message « a pour vocation de changer la perception du végétal comme élément actif dans nos vies, grâce aux professionnels ». Autour de cinq personnages d’une famille qui est voulue authentique et attachante, l’idée est de mener une campagne intergénérationnelle et optimiste, autour de messages tels qu’aménager son jardin, semer, planter, s’entourer de végétal et offrir des fleurs et des plantes. Avec à chaque fois la même conclusion : « Le végétal, c’est la vie ! » Les 485 spots qui sont prévus seront diffusés sur plusieurs radios et relayés sur les réseaux sociaux, pouvant toucher un public de 17 millions de personnes

C’est un excédent de près de 2 millions d’euros dégagés au cours des derniers exercices, en particulier les deux derniers, qui permet à Valhor de s’offrir une campagne aussi large. Elle pourrait s’avérer cruciale alors que tout laisse à penser que la conjoncture va rendre la consommation plus fragile au cours des prochains mois. Dans cet objectif d’épauler la profession, pour la première fois, Valhor a présenté à son assemblée générale un budget négatif pour l’année à venir !

Des actions multiples au service du terrain

Comme toujours, l’assemblée générale a été l’occasion de faire le point sur les activités de l’interprofession, les conventions en cours, avec Excellence végétale et l’appel à projet Bleu Blanc Fleurs, qui vise à retrouver un modèle économique pour la filière fleurs coupées, ou avec Plante & Cité pour des actions comme le développement de Floriscope, qui permet l’identification des végétaux, par exemple.

Les travaux sur le recyclage des pots plastique (voir ici : Table ronde au Salon du végétal : Poterie plastique : les débats se poursuivent), la logistique (voir là : Non-conformité : Bonnes pratiques logistiques : de nouveaux outils disponibles) et dans Le Lien horticole n° 1120 (daté de novembre 2022, page 44), ou encore les ZFE, zones à faibles émissions, ont été valorisés. Sur ce dernier point, les professionnels veulent que la spécificité du paysage, qui livre et plante des végétaux, donc des produits périssables, soit prise en compte, car tous les professionnels concernés ne pourront pas changer du jour au lendemain l’intégralité de leur flotte de véhicules, ce qui est en filigrane derrière la notion de ZFE.

Les actions autour des métiers, avec le concours de reconnaissance des végétaux ou les WorldSkills (Olympiades des métiers) n’ont pas été oubliées, tout comme la nécessité d’assurer la veille sanitaire ou les risques de la loi santé qui oblige à informer sur les risques liés aux végétaux mis en vente.

Un ministre à l’écoute

Une fois n’est pas coutume, la journée du 19 octobre a été conclue par la présence du ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau. Catherine Muller n’a pas manqué de le remercier de sa présence et de l’interpeller sur les sujets sensibles du moment, alors que la période est difficile. « Les consommateurs ne doivent pas être freinés dans leurs achats », a-t-elle lancé, s’appuyant sur le fait qu’il s’agisse dans certains cas d’un enjeu de souveraineté alimentaire, lorsque les gens plantent des tomates dans leur jardin. Elle rappelait ici que Marc Fesneau a aussi la charge de ce sujet dans son mandat… Elle a aussi rappelé que l’on avait besoin de lui pour repousser le délai sur les consignes de tri (nous reviendrons prochainement sur ce sujet) ou pour aider la profession à travailler sur les contenus de ses formations pour susciter davantage de vocations…

Le ministre a souligné qu’il était attaché à augmenter la place du végétal dans la ville, à lutter contre l’artificialisation et à encourager la renaturation des villes. Il estime avoir conscience des difficultés rencontrées par les entreprises et les renvoie aux modalités mises en place dans le plan de résilience, avec son cortège de mesures dont les PGE, prêts garantis par l’État. Il a promis une réflexion pour l’usage des eaux issues de stations d’épuration, a salué le travail vers la transition écologique de la filière. Et s’est engagé à rester à l’écoute. Il faudra en profiter, cela risque de ne pas être inutile au cours des prochains mois !

Pascal Fayolle

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