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CCVS Pour une véritable reconnaissance du patrimoine végétal

La transmission du patrimoine bâti va souvent de soi, mais quelle protection du vivant, qu’il accompagne ou pas ce bâti, lors de la transmission ? Pour protéger les végétaux, et en particulier les collections, le CCVS propose un manifeste qui déboucherait sur un label, PVV, pour patrimoine végétal vivant.

À la suite de ses universités d’été organisées en septembre dernier, le Conservatoire des collections végétales spécialisées (CCVS) veut inciter les pouvoir publics à mieux prendre en compte le patrimoine vivant et sa transmission. Une pétition a été lancée, de nombreux professionnels l’ont signée, en particulier à l’occasion de Paysalia.

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La transmission du patrimoine est un sujet qui se pose avec acuité, notamment pour les possesseurs de collections végétales que sont les adhérents du CCVS, Conservatoire des collections végétales spécialisées.

Réunis en septembre en université d’été (voir ici : Un manifeste pour le patrimoine végétal vivant), les collectionneurs français avaient lancé un Manifeste pour la défense du patrimoine végétal vivant (PVV). Manifeste qu’avait signé alors Catherine Muller, présidente de Valhor.

Jacques Soignon, président actuel et ancien directeur du service espaces verts de Nantes (44), était présent à Paysalia pour inciter tous ceux qui trouvaient la cause juste à signer ce manifeste.

« À l’aune des bouleversements géopolitiques, climatiques, sociaux, culturels, économiques et environnementaux apparus ces dernières années, c’est l’heure pour les collectionneurs de plantes de faire un point d’étape pour savoir ce qui fait sens et dans quelle direction aller. Que représentent les collections de plantes auprès du grand public, des aménageurs, des responsables de collectivités territoriales, des différentes organisations œuvrant pour la sauvegarde de la biodiversité ? Quels outils ont-elles pour le développement culturel et économique de nos terroirs et territoires au bénéfice du bien-être de ses habitants ? » Telles sont les questions qui agitent aujourd’hui les adhérents du CCVS alors que nombre d’entre eux s’interrogent, tout comme les producteurs, sur la cession et la valorisation de leurs collections après leur retrait.

Pour les auteurs du document, « la notion de patrimoine est complexe et globale. Toutes les formes de patrimoine sont liées, connectées et interdépendantes. Et pourtant, si le patrimoine bâti ou le patrimoine immatériel sont reconnus depuis longtemps, il n’en est pas de même pour le PVV. (…) Il s’agit de réunir nos efforts pour mieux connaître et mieux reconnaître les plantes sauvages et cultivées, botaniques et horticoles, et les conditions de leur conservation (…) ».

Toutes les plantes sous toutes leurs formes

« Le PVV est composé de l’ensemble des plantes sous toutes leurs formes, en situation isolée ou regroupée. Ces végétaux sont un patrimoine sauvage, in situ ou ex situ, ou un patrimoine horticole associé à un savoir-faire », poursuit le manifeste, qui y voit donc « un héritage à transmettre. Partager pour préserver ces trésors botaniques et cultivés implique aussi le mot héritage, ce qu’on laissera aux générations suivantes. Nous sommes les héritiers de ce patrimoine végétal vivant rassemblé et étudié par des générations de jardiniers, en passant par les grands botanistes et explorateurs, obtenteurs et hybrideurs émérites, des institutions scientifiques aux particuliers passionnés. »

Le CCVS construit la reconnaissance de son document via un label national et européen qui constitue « une demande de reconnaissance officielle du patrimoine végétal vivant par l’octroi d’un label PVV© ».

Un document qui reste à construire et qui obtiendra la plus forte audience s’il rencontre déjà un large assentiment au sein de la filière, ce qui pourrait être atteint en collectant de nombreux paraphes lors des salons professionnels !

À terme, ses auteurs espèrent qu’il permettra de « solliciter divers fondations et fonds nationaux ou européens afin de lancer de grands projets de sauvegarde et de transmission. Il devra être pris en compte par les divers documents de communication, d’aménagement du territoire et d’urbanisme et sera parfaitement complémentaire des dispositifs existants, plus orientés vers une dimension d’exploitation de droits que vers une reconnaissance patrimoniale au sens large ».
Une espérance partagée par beaucoup dans la profession !

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