Interprofession Valhor : une assemblée générale délocalisée à Hyères

Pour la première fois de son histoire, Valhor a organisé son assemblée générale en région, à Hyères (Var), un choix symbolique destiné à « rapprocher l’interprofession des territoires » et « s’ancrer plus que jamais localement », selon les mots de son président Florent Moreau.

Cette démarche s'inscrit dans la mise en œuvre du plan stratégique 2024-2030, avec une ambition claire affichée par la nouvelle présidence : « Simplifions nous la vie », visant à rendre l'organisation plus agile, plus opérationnelle et plus connectée aux réalités quotidiennes des professionnels. Les participants ont d'ailleurs pu visiter la Sica Marché aux Fleurs et l'entreprise Dynavert Diffusion, illustrant cette volonté d'immersion territoriale.

Une gouvernance plus agile

Sur le plan financier, l'interprofession affiche une structure solide et un exercice 2024-2025 excédentaire de 282 000 €, soutenu par une CVO (Contribution volontaire étendue) dynamique et des fonds propres s'élevant à plus de 6,1 millions d'euros. La gouvernance évolue vers plus d'agilité, avec des modifications statutaires, notamment la réforme du statut du médiateur* dont le mandat est désormais fixé à 3 ans renouvelables, et l’intégration des participations à distance pour les conférences des présidents. Suite à la dissolution de Floralisa en septembre, ses 5 sièges ont été réattribués à la famille JAF (Jardinerie et animalerie de France) dans le collège Commmercialisation.

L'AG a ensuite mis en lumière les actions menées autour de trois axes stratégiques majeurs : l'attractivité des métiers, l'intelligence économique et la compétitivité, ainsi que la transition RSE (Responsabilité sociétale des entreprises).

L’attractivité des métiers : un pilier essentiel

Pour Valhor, attirer les talents qui seront les collaborateurs et repreneurs de demain est essentiel. Ainsi, l'interprofession s'investit fortement dans les Worldskills, qui représente une vitrine majeure pour les métiers d'art floral, de jardinier-paysagiste et d'horticulture : la finale mondiale l'an dernier à Lyon a réuni 72 pays et 75 000 visiteurs scolaires.
> Regarder la vidéo : "L’interprofession active aux Worldskills 2025".

Pour le concours national de reconnaissance des végétaux, soutenu par Valhor et de nombreux partenaires, et qui mobilise des candidats dans 12 régions, une page Instagram a été lancée cette année afin de toucher un public plus jeune.
Enfin, la Semaine du jardinage pour les écoles, lancée en 1999, a touché 52 000 classes et 1,2 million d'enfants de 4 à 10 ans, initiant les plus jeunes au végétal et valorisant les savoir-faire des professionnels.

Intelligence économique et compétitivité

La 9ème édition des Victoires du paysage a confirmé la notoriété du concours, avec des projets qui intègrent de plus en plus les enjeux climatiques comme la gestion de l'eau. En 2026, la 10^e édition marquera les 20 ans de l'événement.

Concernant Plante Bleue, Valhor a rappelé l’accord signé avec MPS pour créer des passerelles et faire reconnaître la certification française à l'international, notamment auprès du FSI (Floriculture Sustainability Initiative). A lire ici : "Réaliser un diagnostic Plante bleue grâce à DiagAgroEco".
Le déploiement de l'outil d'enregistrement MPS sera effectif au 1^er janvier 2026.

Par ailleurs, une étude a été menée dès février 2025 pour analyser la perception des labels et certifications. Les premiers enseignements pointent la nécessité d'une communication BtoC autour d'un label fédérateur comme "Fleur de France", de rendre les labels plus lisibles auprès du consommateur, de former et d'informer l'aval de la filière (distribution, marchés publics), et de structurer la filière autour de ceux-ci. Un nouvel organe, le Conseil des signes et certifications, a été créé au sein de l’interprofession pour piloter cette stratégie.

Transition RSE et innovation

L’AG a été l’occasion de rappeler les initiatives environnementales de l’interprofession, qu’il s’agisse de biodiversité ou d’économie des ressources.

La Semaine des fleurs pour les abeilles, qui a mobilisé 1 200 professionnels et 1100 points de vente (pour 80 %, jardineries et fleuristes), vise à promouvoir les plantes mellifères et l'engagement de la filière en faveur de la biodiversité. Une nouveauté déployée en 2025 est une carte interactive regroupant l'ensemble des participants. Pour la 10^e édition, du 9 au 24 mai 2026, qui englobera la journée mondiale de l’abeille le 20 mai, les inscriptions ouvriront le 12 janvier.

Autre sujet important, la gestion de l’eau. Issue d'une initiative locale, la charte nationale « Arrosez utile, cultivez la vie » fournit un outil aux professionnels pour dialoguer avec les instances locales (préfectures) et défendre l'accès à l'eau pour le végétal, en démontrant les efforts de la filière.

Dans le domaine de l’écoconception, Valhor a fait réaliser une Analyse de cycle de vie (ACV) de différents pots horticoles avec le soutien de l'Ademe. Un Outil d'aide à la décision (OAD) sera disponible fin 2025-début 2026.

En réponse à une interpellation durant l'AG, il a été confirmé que le sujet des sols vivants est entré dans la liste des thématiques RSE à prioriser par l'interprofession. La journée Valhor "Palette urbaine" du 4 février 2026 abordera ce sujet.

La signature d'un nouvel accord-cadre 2025-2027 avec Astredhor, doté d'un budget historique de 1,35 million d'euros sur trois ans, clôture une période de restructuration pour l'institut technique. « Jamais la filière n'aura autant investi dans son innovation », a déclaré Florent Moreau.
L'accord vise à améliorer la visibilité sur les activités, renforcer la valorisation des travaux et mesurer l'impact du transfert des innovations dans les entreprises. « Une filière sans expérimentation est une filière vouée à disparaître », a insisté Philippe Courbon, président d'Astredhor.

Affaires publiques et influence

L'objectif est de confirmer Valhor et ses fédérations comme des « interlocuteurs réflexes » sur les thématiques du végétal aux niveaux local, national et européen.

Parmi les actions clés citées :
- le lancement d'une étude interprofessionnelle sur les résidus  de produits phytopharmaceutiques et les rencontres avec l'Anses pour porter une voix commune ;
- l’intégration de Valhor au Comité national de l'eau (CNE) ;
- l’installation de la notion de « souveraineté végétale » pour faire reconnaître le rôle clé des professionnels dans la transition écologique ;

Florent Moreau a rappelé l'importance stratégique des produits d'influence comme le sapin de Noël offert à l'Élysée (opération de 40 000 €), qui offre « un accès direct au sommet de l’État » pour porter les messages de la filière.